Loin de la population certes, mais seule non, il ne fallait pas croire que ces lieux naturels encore préservés de la civilisation humaine étaient inhabités. Beaucoup de créatures y vivaient, mais généralement celles-ci se terraient dans leur cachette dès qu’un humain approchait trop près de leur territoire. Cependant en ce jour ensoleillé, une autre créature était de passage près de cette immense cascade, celle était des plus uniques et singulières car elle n’était pas de ce monde. En effet il s’agissait bien de Yuma, celle-ci parcourait le monde à la recherche de multiples plaisirs et aventures, c’était une manière assez correcte de résumer ce qui motivait ses déplacements. Cependant c’était le hasard qui l’avait guidé jusqu’à ce lieu, et arrivée près de ces eaux, elle se prit la soudaine envie de manger du poisson, sans perdre d’avantage de temps elle plongea tête la première dans l’eau. Celle-ci était des plus limpides et Yuma n’avait aucun mal à s’orienter dans ses fonds, elle finit alors par trouver son repas, un poisson deux fois plus gros qu’elle, cependant lui aussi semblait l’avoir choisi pour son repas. Et non loin de l’endroit où Kimmy s’était installée pour se reposer, l’eau commençait à s’agiter dans de multiples remouds. Ce fut alors que la tête d’un énorme poisson émergea de l’eau, avant d’être suivi par le reste de son corps et d’être jeté avec force sur la rive. Ce poisson n’avait pas été de taille contre la bestialité de Yuma qui mettait à présent ses pattes sur la terre ferme. Notre jeune amie ne tarda alors pas à se rendre compte qu’au-delà de son poisson se trouvait installé l’un de ces bipèdes qui surpeuplaient ce monde. Pour la plupart d’entre eux, elle n’était qu’une bête sauvage dénuée de toute forme d’intelligence, il était vrai qu’elle n’était pas des plus futées et qu’elle avait une vision assez simple des choses, cependant c’était se tromper d’affirmer sa bêtise.

La preuve en était qu’elle savait parler, mais elle prenait un malin plaisir à faire comme si cela lui était impossible, surtout lorsqu’il s’agissait de nouvelles rencontres. Il faut dire que, quand elle avait le choix, Yuma préférait s’exprimer par le langage non verbal, le langage du corps. Dès lors l’expression de son visage témoignaient d’une certaine méfiance à l’égard de cette humaine. Elle attrapa alors son poisson par la queue et le traîna un peu plus loin de cette jeune demoiselle, jugeant dix mètres suffisant elle le laissa retomber dans l’herbe. Puis elle commença à s’éloigner de sa proie non sans jeter des regards vers la jeune fille pour voir si elle ne tenterait pas de voler son bien. Mais il n’en fut rien et elle put revenir plusieurs bouts de bois. Le plus long d’entre eux lui servit à empaler son poisson, les autres furent rassemblés afin de servir de combustibles pour le feu qu’elle se mit à créer à l’aide d’un petit objet qu’elle avait sorti d’une petite sacoche en cuir de bovin. Cet objet était un instrument magique servant à créer du feu, Yuma l’avait dérobé à un humain après l’avoir jugé intéressant pour ses voyages. C’était d’ailleurs le seul objet humain qu’elle avait sur elle, mis à part les ceintures qu’elle portait à son coup et à ses bras, elle n’avait rien et était complètement nue. Mais sa fourrure blanche rayée faisait que sa nudité n’avait rien de choquant. Son poisson était à présent entrain de cuire, dès qu’une partie semblait à point, Yuma s’empressait de la dévorer non sans toujours garder un œil sur cette humaine. Si celle-ci restait dans son coin, tout irait bien pour elles deux. Yuma avait déjà eu de mauvaises expériences, bien que le plus souvent se fusse elle qui jouait des mauvais tours, elle avait pu voir et constater ce dont les humains pouvaient être capables.

Yuma n’était pas des plus soignées en mangeant, sa belle fourrure se trouvait déjà tâchée par les viscères du poisson à de multiples endroits, mais essentiellement autour de sa gueule, elle était bonne pour reprendre un bain. Mais cela n’avait rien de dérangeant pour elle, elle avait beau ressembler à un gros chat, ce n’était pas pour autant qu’elle n’aimait pas l’eau.

Les mots qu’avaient prononcé l’humaine à son égard avaient atteint les oreilles de la jeune féline, mais celle-ci faisait mine de ne pas les avoir entendu et poursuivait son repas à une vitesse telle qu’on en croirait que sa vie en dépendait. Entre deux bouchées, elle remarqua que l’humaine semblait avoir baissé sa garde, continuant de manger, elle semblait hésitante sur les multiples envies qui émergeaient en elle. Cependant ce ne fut qu’une fois son repas terminé qu’elle se décida à passer à l’action, la jeune fille était toujours allongée, Yuma allait donc pouvoir s’approcher furtivement d’elle. Son déplacement se fit alors sans le moindre bruit, bien que sa fourrure contrastait avec toute la verdure qui recouvrait le sol, elle ne se ferait pas repérer si elle restait silencieuse. Yuma ne savait pas encore ce qu’elle allait faire une fois arrivée à hauteur de la jeune fille, mais guidée par sa curiosité, elle aviserait une fois le moment venu. Ce qui ne tarda pas, elle se trouvait à présent à moins d’un mètre de la jeune insouciante, elle se tenait sur ses quatre pattes prête à bondir au moindre mouvement suspect. Quoi qu’il en soit, cette humaine semblait fatiguée, la voilà qu’elle la regardait à présent, le croisement de leur regard fit que Yuma se tétanisa pendant quelques brèves secondes, avant de commencer à contourner la jeune demoiselle. Yuma était partagée entre l’envie de lui sauter dessus ou de tenter une approche plus en finesse. Elle finit par opter pour la seconde option, car elle désirait en même temps si cette humaine n’avait rien d’intéressant pour elle. Elle se mit alors à raccourcir dangereusement la distance entre elles, si bien qu’elle pouvait à présent sentir le goût de la magie qui émanait de cette fille sur les papilles de sa langue magique. Celle-ci avait un goût bien particulier, et était quelque peu amer, mais passant sa langue autour de sa bouche, elle effaça ce mauvais goût avec les restes de poisson qui tâchaient son beau poil.

Puis se prenant l’envie de s’amuser, elle se mit à appuyer l’une de ses pattes contre le ventre de la demoiselle, non sans guetter la moindre de ses réactions. Celle-ci semblait tolérer son audace, Yuma n’allait donc pas freiner ses envies. En l’espace de quelques instants, elle se plaça au-dessus de la jeune demoiselle, ses yeux d’or plongés dans l’œil observateur de l’humaine. Yuma semblait l’observer sous toutes les coutures, c’était qu’elle venait peut-être là de trouver un nouveau jouet. L’idée de lui lécher le visage lui traversa alors le visage, mais sachant très bien ce qui en découdrait, elle préféra garder ce petit plaisir pour plus tard. Là pour l’instant son attention s’était fixée sur autre chose, et en un éclair elle saisit dans sa gueule le sac de la jeune demoiselle et fit un bond sur le côté pour remettre de la distance entre elle. Sans perdre de temps, Yuma relâcha sa mâchoire et le sac tomba entre ses pattes qui l’ouvrirent sans trop de mal. Yuma retourna alors le sac et le contenu de celui-ci s’étala dans l’herbe, parmi tous les objets qu’il contenait, il y avait une autre pomme dont s’empara Yuma avant de n’en faire que deux bouchées.

Visiblement il était inutile de jouer plus longtemps la carte de la sauvagerie devant cette humaine, qui semblait en savoir long sur les gens de son espèce. A moins que cela ne soit du bluff de sa part, et que cette soi-disant connaissance ne soit en fait qu’une simple intuition. Dans les deux cas, la jeune femme était persuadée qu’elle savait faire usage de la parole comme n’importe quel humain. Yuma avait fini par délaisser le sac de la jeune demoiselle qui s’était présentée à elle. Elle observait à présent cette Kimmy s’allonger au bord de l’eau, non sans avoir remis avant un poisson dans l’eau que Yuma aurait bien vu finir dans son estomac, car peu importe la quantité de nourriture qu’elle mangeait, elle avait toujours de la place pour un petit amuse-gueule comme çà. Quoi qu’il en soit tout en gardant approximativement deux mètres de distance entre elles, Yuma s’approcha à son tour du bord de l’eau. Bien qu’assez crasse sur le moment, elle ne jugeait pas encore un bain comme une nécessité absolue. Assise en tailleur, sa queue s’agitant dans son dos et ses mains agrippant ses chevilles, Yuma finit par ouvrir la bouche pour s’exprimer dans la langue des humains.

« Yuma… »

Finit-elle par avouer avec une voix qui témoignait encore de sa grande méfiance.

« C’est mon nom… »

Ajouta-t-elle dans la crainte de ne pas avoir été comprise.

« Comment as-tu su que je savais parler ? »

C’était là la question qui hantait l’esprit de la petite féline, d’habitude les humains ne la prenaient que pour une bête sauvage et ne cherchaient pas à entamer la conversation avec elle. Au contraire, soit ils se mettaient à fuir, soit ils l’attaquaient tout simplement. Dès lors le comportement de cette fille était pour le moins intriguant pour notre jeune amie, qui ne savait trop comment réagir face à elle aux premiers abords. De plus, encore plus étrange, elle ne semblait même pas fâchée qu’elle ait étalée toutes ses affaires sur le sol et mangé l’un de ses fruits.

Honnêtement Yuma n’avait que faire de son avis sur son nom, mais sa réponse à sa question la laissa quelque peu pensive. En effet ce qu’elle disait était vrai, pourquoi les humains seraient les seuls à pouvoir faire usage de la parole. Cependant bien qu’elle partageait le point de vue de cette fille, ce n’était pas le cas de bon nombre de son espèce qui ne la voyait que comme un vulgaire animal. Kimmy la questionna alors sur la raison à sa présence dans ce lieu, lui demandant si elle voyageait tout comme elle.

« Rien de particulier. » Répondit-elle avant d’acquiescer à sa seconde question.

En effet c’était le hasard qui avait guidé ses pas jusqu’à cette cascade, enfin pour dire vrai c’était plutôt par curiosité et par gourmandise qu’elle se trouvait ici présente. En effet il ne lui fallait pas grand-chose pour avancer, la perspective de découvrir de nouvelles choses et de manger à sa faim était à elle-seule suffisante pour qu’elle puisse accomplir le tour du monde s’il le fallait. Enfin après avoir jugée qu’elle pouvait se baigner sans craindre pour sa vie, Yuma se glissa doucement dans l’eau. Laissant dans un premier temps dépasser uniquement sa tête, avant de plonger totalement dans cette source naturelle. Elle en profita pour se débarbouiller et se frotter rapidement la fourrure avant de remonter à la surface. Toutes les saletés n’étaient pas parties mais son pelage avait déjà recouvert une partie de son éclat. Puis reposant son regard sur Kimmy, Yuma fut intriguée par son cache œil, et sa curiosité habituelle la poussa à lui demander ce qu’il était arrivé à son œil masqué.

« On t’a crevé un œil pour que tu portes ce truc noir sur le visage. »

On notera toute la délicatesse dans la formulation de sa question. Mais bon c’était Yuma, et elle disait les choses comme elle le pensait, elle n’était pas du genre à chercher des mots compliqués pour exprimer des choses simples. Par contre fait qui pouvait peut-être étonner la jeune demoiselle, c’était que Yuma ne semblait nullement intriguée par la couleur de ses yeux, qui était pourtant des plus inhabituels pour un humain. Mais cela se devait sans doute au fait que Yuma n’était pas humaine et que de ce fait elle n’avait pas les mêmes critères de normalités que ces bipèdes sans poils.

Blessée en sauvant une personne, c’était là une chose qui n’était pas encore prête d’arriver à notre petite furie, elle était trop éprise de sa personne pour cela. De plus elle ne s’était jamais attachée à qui que ce soit, les évènements du passé avaient rendu cela impossible. Quoi qu’il en soit l’explication n’avait pas intrigué plus que cela Yuma qui s’était déjà désintéressée de ce cache œil. Kimmy lui demanda alors si elle savait quelque chose à propos de la couleur de ses yeux, visiblement cela semblait la déranger que Yuma n’ait que peu de réaction face à ceux-ci.

« Qu’est-ce que je serais supposée savoir ? »

Là Yuma ne voyait vraiment pas où est-ce qu’elle voulait en venir, mais bon elle n’avait jamais été très futée à la base et ne cherchait jamais les choses qui ne s’imposaient pas d’office à elle. C’était là sa façon à elle de mener sa vie, sans s’attarder sur de petits détails ou petits problèmes, qui sont plus une source d’ennuis qu’autre chose. C’était sans doute grâce à ce mode de vie, que la petite féline avait pu vivre si longtemps en totale indépendance et liberté.

« Blubb… Blub… »

Yuma se laissait doucement descendre dans l’eau, et remonter. Elle semblait ne pas pouvoir tenir en place, mais en même temps si elle arrêtait d’agiter ses bras et ses jambes, elle coulerait à pique. Mais si jamais elle venait à se lasser de nager, faire la planche pouvait être une alternative très reposante. Elle finit par ressortir entièrement sa tête de l’eau pour pouvoir parler à nouveau.

« Que tu aies des yeux rubis et moi des yeux ors, qu’est-ce que tu veux que j’y fasse ? »

Yuma, par cette remarque, montrait à quel point elle ne comprenait pourquoi la couleur de ses yeux la préoccupait autant. Mais en tout cas à force de barboter dans l’eau, sa fourrure avait retrouvé tout son éclat. Elle pouvait à présent sortir de l’eau et se faire sécher au soleil, mais Yuma semblait vouloir retarder encore un peu de ce moment.

Yuma était contente qu’elle trouve ses yeux beaux, elle avait toujours apprécié qu’on la complimente et qu’on la mette en valeur. Soudain des voix masculines se firent entendre non loin de leur position, l’une d’entre elles était familière à la jeune fille-chat. Lorsque ceux-ci arrivèrent à portée de vue, Yuma n’eut aucun mal à reconnaître cet humain maladroit qui essayait depuis plusieurs semaines de l’attraper. Sa persévérance l’avait à ce point marquée, qu’elle en avait mémorisé son nom. Si bien lorsque Kimmy lui dit de se cacher et qu’elle allait régler cela, Yuma ne l’écouta pas et levant le bras pour faire signe à son camarade malchanceux, elle lui cria.

« Hé Brock, t’as pas ‘cor abandonné ? »

Elle avait eu l’occasion de voir maintes fois ce gaillard à l’œuvre, et ses piètres performances avaient fait qu’il était devenu pour Yuma un camarade de jeu distrayant. Cependant aujourd’hui, il n’était pas venu seul, et l’homme à côté de lui était un parfait inconnu pour notre petite coquine. Celui-ci était peut-être moins débutant que son camarade, Yuma l’aurait bien testé par elle-même, mais elle se plaisait à barboter dans l’eau. De plus Kimmy s’était gentiment proposée, alors pourquoi s’embêtait inutilement ? Yuma s’approcha alors du bord et déposa ses coudes sur l’herbe et sa tête dans ses mains. Ainsi elle avait une position confortable pour observer la suite des évènements, tout en restant dans l’eau rafraîchissante.

Yuma connaissait la magie de Brock, celui-ci était en effet capable de créer des bulles aux propriétés diverses. Yuma n’avait pu observer jusque là que des bulles bleues qui faisaient doubler le poids des choses qu’elles touchaient et des bulles rouges qui divisait doublement le poids des choses qu’elles touchaient. La première fois qu’elle l’avait rencontré, il avait bénéficié de l’effet de surprise, et elle avait un peu galéré mais les autres fois, connaissant la nature de son pouvoir, elle n’avait eu aucun mal à se défaire de ses pièges. Notre petite féline était à présent entrain de se demander s’il était nécessaire qu’elle informe Kimmy sur la nature du pouvoir de cet homme. Mais elle finit par juger que cela était inutile et que cela rendrait moins divertissant le spectacle qui se profilait devant elle.

L’affaire avait été vite réglée, et cela semblait ennuyer notre jeune féline qui aurait aimé se divertir un peu plus longtemps. Mais elle avait néanmoins pu avoir un aperçu du pouvoir magique de Kimmy, c’était un pouvoir assez intéressant mais pour rien au monde elle n’en voudrait. Elle préférait de loin sa propre magie. Quoi qu’il en soit, pour Brock c’était de nouveau reporter à une prochaine fois, car Yuma était persuadée que même après cette nouvelle défaite, qu’il n’abandonnerait pas.

« En effet il craint vraiment ton pouvoir. »

Dit comme cela, çà pouvait paraître offensant mais bon il n’était pas dans l’intention de Yuma de blesser Kimmy par ses paroles. Celle-ci finit par sortir de l’eau et n’hésita pas à se secouer pour faire partir le plus d’eau de sa fourrure. Cela eut pour effet d’asperger copieusement Kimmy qui avait eu le malheur de s’allonger non loin d’elle.

« Dis ? T’es vraiment ma cousine ? Parce que je ne vois vraiment pas de traits de ressemblance. »

Etait-elle sérieuse en lui disant cela ou faisait-elle de l’humour ? Difficile à dire, en tout cas elle avait piètre allure avec sa crinière azure toute trempée qui lui tombait sous les yeux, c’était à se demander si elle y voyait quelque chose. Visiblement non, puisqu’elle se mit à essayer de redresser un peu celle-ci pour pouvoir contempler les alentours et Kimmy.

« Tu sais, je n’ai jamais vraiment eu de famille. Je suis née seule dans ce monde et je le suis toujours restée. Des humains comme toi ont bien tenté de m’adopter, mais ils s’en sont mordu les doigts. Alors si je pouvais avoir une cousine… »

Yuma avait quelque chose en tête, ce genre de demande n’était pas courante de sa part, cela cachait sans aucun doute certains désirs secrets de la petite Exceed. Il restait à voir comment allait réagir Kimmy face à ce changement d’ambiance, car si Yuma avait paru blaguer en lui demandant si elle était bien sa cousine, elle avait prononcé ses dernières paroles sur un ton un peu morose.

Si elle voulait bien lui faire confiance, là était tout le problème. De la confiance, elle n’en avait pas des masses à en donner aux humains. Ses expériences passées lui avaient prouvée à quel point il pouvait être dangereux de faire confiance à ses bipèdes dégarnis de poils. Cependant sans qu’elle ne lui demande quoi que ce soit, Kimmy l’avait défendu face à ces hommes qui la traquaient, ce genre d’acte gratuit, peu d’humain l’aurait fait à son égard. Peut-être donc qu’elle pouvait lui accorder un peu sa confiance, Kimmy lui tendait une main en lui affichant un sourire rassurant. Mais Yuma ne lui saisit pas sa main, à la place elle se jeta dans ses bras, sa fourrure encore mouillée humidifiait les vêtements de Kimmy sous l’étreinte qu’elle lui offrait. Elle était complètement blottie contre elle, sa tête posée contre sa poitrine juste en dessous de son menton. De l’affection elle en avait manqué, un peu trop d’ailleurs, d’où ce petit débordement de sa part. Cela faisait longtemps qu’elle ne s’était montrée si vulnérable devant quelqu’un.

« Au fait, tu peux me rappeler ton nom, je l’ai déjà oublié. »

En effet Yuma avait une mémoire assez sélective, mais à présent que Kimmy allait devenir une personne importante pour elle, elle n’allait plus oublier son nom. Ou quitte à l’oublier de nouveau, elle lui en donnerait un nouveau qu’elle serait certaine de graver dans sa mémoire.

« Caresses-moi s’il te plaît. »

En effet pour Yuma il fallait plus que des mots pour témoigner de l’affection à quelqu’un, ainsi blottie dans les bras de celle qu’elle considérait comme sa cousine, ses oreilles s’agitaient sous le menton de la jeune demoiselle. Yuma venait de trouver quelque chose d’encore plus confortable que l’herbe et qui plus est dégageait une chaleur agréable. Cà y était et quoi qu’on l’en dise, Yuma venait d’adopter Kimmy, mais si jamais celle-ci venait à trahir la confiance qu’elle lui accordait, il y avait de grande chose que Yuma n’accorde plus jamais sa confiance à qui que ce soit de l’espèce humaine.